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Khalil de Yasmina Khadra


Auteur : Yasmina Khadra

Titre : Khalil

Edition : Julliard éditions / Casbah éditions pour l’édition algérienne

Quatrième de couverture: Vendredi 13 novembre 2015. L’air est encore doux pour un soir d’automne. Tandis que les Bleus électrisent le Stade de France, aux terrasses des brasseries parisiennes on trinque aux retrouvailles et aux rencontres heureuses. Une ceinture d’explosifs autour de la taille, Khalil attend de passer à l’acte. Il fait partie du commando qui s’apprête à ensanglanter la capitale.
Qui est Khalil ? Comment en est-il arrivé là ?
Dans ce nouveau roman, Yasmina Khadra nous livre une approche inédite du terrorisme, d’un réalisme et d’une justesse époustouflants, une plongée vertigineuse dans l’esprit d’un kamikaze qu’il suit à la trace, jusque dans ses derniers retranchements, pour nous éveiller à notre époque suspendue entre la fragile lucidité de la conscience et l’insoutenable brutalité de la folie.


Comme le Beaujolais nouveau, chaque année ou presque, Yasmina Khadra nous livre sa cuvée. Comme chaque année, je vais répéter que je ne retrouve plus le Yasmina Khadra des premiers jours, des jours difficiles, ceux des premières années d’exile, et surtout de la grande inspiration. J’ai l’impression que quelque chose a cassé depuis Ce que le jour doit à la nuit.

Mais cette année, sans égaler les succès que je préfère de Khadra, le roman de cette année, Khalil,  renouant avec un thème qu’il maitrise bien, ayant été lui même un acteur de la lutte antiterroriste, le résultat est pour moi positif. Bien sûr le style est toujours aussi grandiloquent et un peu ronflant, mais moins que d’habitude, mais surtout la psychologie du personnage principal est bien construite. Le roman est l’histoire de ce Khalil, Belge d’origine marocaine, islamisé de dernière minute, qui s’apprête en compagnie de comparses à se faire exploser au stade de France, un certain jour funeste de novembre.

L’auteur traite avec acuité, les idées de son personnage principal et leurs cheminement, bien que tortueux, bien que reniant toute logique humaine et reniant tout ce qui est humain, donne une explication. Manuel Valls a dit quelques jours après les attentats de novembre, j’imagine juste pour faire un mot, expliquer c’est excuser. Premier ministre à cette époque, et voulant se montrer le plus de droitepossible, le plus intransigeant, le plus dur dans sa réponse aux terroristes. Finalement il m’a paru d’une bêtise sans fond, ne fixant grâce à ses œillères de baudet, que ses objectifs électoralistes, cherchant la punch-line, le bon mot, mais finalement se couvrant de ridicule. Il faut toujours expliquer bougre d’âne. Comment agir? comment penser une réaction?? Comment un médecin peut traiter un mal sans établir de diagnostic.

Je conseille donc la lecture de ce livre, à Manuel Valls, mais aussi au large public, que ce soit en Europe que du côté de chez nous en Afrique du nord, plus pour les idées qu’il véhicule et qu’il défend, que pour sa qualité littéraire qui n’est pas extraordinaire, mais qui n’est pas médiocre non plus.

Nouvelle parution : Ce que le mirage doit à l’oasis de Yasmina Khadra- illustrations de Lassaad Metoui


Ce mois a vu la parution du dernier livre De Yasmina Khadra cette fois ci chez Flammarion, son titre est Ce que le mirage doit à l’oasis.

Présentation de l’éditeur :

«Mon histoire avec le livre, le désert et les Hommes, c’est l’histoire d’un partage, l’histoire d’un amour vieux comme le monde, l’amour du rêve…»

Ainsi parle Yasmina Khadra qui entreprend de raconter le désert, comme il l’a connu dès son enfance, en Algérie. Dans cet exercice d’autofiction, le célèbre romancier emmène le lecteur dans l’immensité des lieux, si arides en apparence et pourtant si vivants, où la musique rythme la poésie et les mirages accouchent toujours d’oasis…

Paru le 08/11/2017 en France

La dernière nuit du Raïs de Yasmina Khadra


106249349Auteur : Yasmina Khadra

Titre : La dernière nuit du Raïs

Edition : Julliar éditions 2015 , Casbah éditions pour l’Algérie

Quatrième de couverture: « « Longtemps j’ai cru incarner une nation et mettre les puissants de ce monde à genoux. J’étais la légende faite homme. Les idoles et les poètes me mangeaient dans la main. Aujourd’hui, je n’ai à léguer à mes héritiers que ce livre qui relate les dernières heures de ma fabuleuse existence.
Lequel, du visionnaire tyrannique ou du Bédouin indomptable, l’Histoire retiendra-t-elle ? Pour moi, la question ne se pose même pas puisque l’on n’est que ce que les autres voudraient que l’on soit. » Avec cette plongée vertigineuse dans la tête d’un tyran sanguinaire et mégalomane, Yasmina Khadra dresse le portrait universel de tous les dictateurs déchus et dévoile les ressorts les plus secrets de la barbarie humaine.

Yasmina Khadra retrouve enfin un peu de son inspiration dans son dernier ouvrage. Ce n’est pas l’enchantement des premières fois, mais plutôt quelque part entre le déjà-vu et une tentative de renouvellement. En disant cela, je ne laisse pas transparaitre l’admiration que je porte pour cet auteur, que je continue de lire à chaque nouvelle parution, et cette fois-ci un peu moins déçu que les quatre à cinq dernières fois, où j’avais l’impression de relire à chaque fois le même livre.

yasmina-khadra-se-glisse-dans-la-peau-de-mouammar-kadhafiCertaines expression très Khadréenne sont encore là : il aurait changé de pseudonyme que je l’aurais démasqué assez vite, « la lune aussi mince d’une rognure d’ongle » est l’une des phrases typiques, que l’on trouve obligatoirement dans un roman de Yasmina Khadra.

Mais il faut avouer que comme à chaque fois, le récit est plutôt bien maitrisé. Un français parfait, bien ciselé. Un sens de la rythmique parfois bien marqué, donnant des sonorités poétiques à la prose, agréable pour la lecture à voix haute. Le style est toujours le même, toujours aussi chargé de grandiloquence, chose que personnellement j’apprécie moins, mais qui du coup colle à merveille au personnage Kadhafi, grand mégalomane parmi les grands.

Ah, un sacré numéro ce Khadafi. Il a l’air tellement à l’ouest… Personnellement je ne lui jamais voué aucune once d’admiration, mais je comprends que certaines personnes, dont l’écrivain Yasmina Khadra qui partage avec lui le profil militaire, puisse lui vouer une certaine fascination. Pas de l’admiration, ce serait complètement incompréhensible, mais de la fascination. Je me demande vraiment comment a-t-il fait pour rester aussi longtemps. Une phrase cependant donne une réponse très convaincante : « Le règne est une culture compatible avec un seul ingrédient : Le sang. Sans le sang, le trône est un échafaud potentiel. Pour préserver le mien, j’empruntais au caméléon ses vertus : je marchais un œil devant, un œil derrière, le pas millimétré, la langue sentencieuse plus rapide que la foudre… ». Cet extrait semble résumer avec justesse la politique de Kadhafi, mais issue de la plume d’un ancien militaire, ayant tenté de briguer la magistrature suprême en Algérie, cela fait un peu peur. En faite, soit il assume lui-même ces propos et là il annonce la couleur, soit les propos sont exclusivement ceux de son personnage, et là, il a tout compris. Ou presque…

On sent également à travers cette lecture, que l’auteur est tout à fait à l’aise dans le jargon militaire qu’il maitrise très bien. Et c’est peut être la porte d’entrée qu’il a pu avoir dans le roman.

Khadafi260715750Après tout cela, et me relisant, je me rends compte que le roman porte, pour moi, un écueil aussi flagrant qu’invisible, comme un gros nez au milieu de la figure, c’est qu’il ne nous apprend rien de nouveau de le dictateur déchu. C’est plus une tentative d’analyse de Kadhafi, durant ses derniers jours, qu’une biographie. Je veux dire par là, que le roman ne nous a rien appris de nouveau, que la presse n’ait abordé avant, avec moult détails en plus.

Qu’attendent les singes de Yasmina Khadra


qu'attendent les singesTitre: Qu’attendent les singes

Auteur: Yasmina Khadra

Edition: Casbah éditions Algérie

Date: Avril 2014

ISBN: 978-9947-62-008-3

Quatrième de couverture: « « Merveilleusement maquillée, les cheveux constellés de paillettes, les mains rougies au henné avec des motifs berbères jusqu’aux poignets, on dirait que le drame l’a cueillie au beau milieu d’une noce.
Dans ce décor de rêve, tandis que le monde s’éveille à ses propres paradoxes, la Belle au bois dormant a rompu avec les contes. Elle est là, et c’est tout. Fascinante et effroyable à la fois. Telle une offrande sacrificielle… »
Une jeune étudiante est découverte assassinée dans la forêt de Baïnem, près d’Alger. Une femme, Nora Bilal, est chargée de mener l’enquête, loin de se douter que sa droiture est un danger mortel dans un pays livré aux requins en eaux troubles. Qu’attendent les singes est un voyage à travers l’Algérie d’aujourd’hui ou le Mal et le Bien se sentent à l’étroit dans la diablerie naturelle des hommes.
 »

Je suis de plus en plus déçu par mes lectures de Yasmina Khadra. Je l’ai énormément apprécié lors de mes premières lectures, L’Attentat, Les Hirondelles de Kaboul, Les Sirènes de Bagdad, ainsi que les enquêtes du commissaire Llob, dans Morituri, Double Blanc, L’Automne des chimères et aussi La Part du mort. C’est avec ces livres que je me suis retrouvé dans le monde passionnant des livres et de la lecture. Ce fut pour moi des moments succulents. Ce que le jour doit à la nuit a représenté pour moi le summum de Yasmina Khadra, mais depuis, mon plaisir varie en dents de scie, descendant avec L’Olympe des infortunes, L’équation africaine, Le chants des cannibales auxquels je reproche une certaines naïveté, et pas mal de clichés, et remontant avec Les Anges meurent de nos blessures où l’auteur avait retrouvé une verve et une inspiration particulière.

Avec Qu’attendent les singes, Yasmina Khadra maintient chez moi un certain arrière goût amer d’insatisfaction, un peu entre les vertes et les pas mûres. M’ayant surpris et pas mal décontenancé par sa volonté de briguer la présidence de l’Algérie, je l’avais vu dans quelques interviews où il paraissait vouloir vider les océans avec un sot d’eau, dans ce dernier roman, l’auteur me donne plus l’air de commettre une énième maladresse. J’y vais en fait un peu fort, car ce n’est pas vraiment un mauvais livre, disons plutôt que la cuvée khadréenne de cette année n’est pas un millésime.

Sur fond d’enquête policière, Yasmina Khadra tente de nous brosser un tableau de l’Algérie actuel. Tombé sous le joug des Rbobas, un néologisme de l’auteur désignant les maitres du pouvoir absolu du pouvoir, les gens de l’ombre que le petit peuple ne connait pas, et qui vivent au dessus de toutes les lois de la république. (Yasmina Khadra multiplie les néologismes au fils de ses livres. Rboba ici, Araberbères précédemment…) Toujours dans ce livre, l’auteur semble aussi vouloir régler des comptes personnels, il faut avoir suivi plus au moins le parcours de l’auteur pour s’en rendre compte, mais c’est assez percutant. Accusé par certains d’avoir plagié un livre (Les amants de Padovani de Youcef Dris) pour Ce que le jour doit à la nuit, notamment par un certain Karim Saroub, psychologue et écrivain au succès mitigé, vu que personne ne le connais ou presque, Yasmina Khadra règle ses comptes avec lui sans le nommer, mais prend soin de laisser suffisamment de détails pour l’identifier et le trainer, à sa manière dans la boue.

yasmina khadra

Les anges meurent de nos blessures de Yasmina Khadra


Les-anges-meurent-de-nos-blessures_2675Titre: Les anges meurent de nos blessures

Auteur: Yasmina Khadra

Edition: Casbah éditions Algérie (403 pages)

Date: aout 2013

ISBN: 978-9947-62-008-3

Quatrième de couverture: « Il se faisait appeler Turambo, du nom de son village qu’un glissement de terrain avait rayé de la carte. Il était né dans l’Algérie coloniale des années 20, et son destin était écrit d’avance : il serait misérable. Mais il était beau, vigoureux, ardent et doté d’un trait de caractère assez rare : la candeur. Cette fraîcheur lui attirait des sympathies immédiates et, grâce à ce don, il put franchir les portes du monde des Français, interdit aux Arabes. Car il possédait de plus une force surprenante dans le poing gauche, capable d’allonger d’un coup ceux qui se trouvaient sur son passage. C’est ainsi qu’il attira l’attention des professionnels de la boxe. Ses succès sur le ring lui apportèrent gloire et argent. Mais comme tous les coeurs purs, il détestait la violence et rêvait d’amour. Dans sa culture, une femme heureuse était une épouse fidèle, féconde et dévouée. Il nourrit d’abord une passion secrète pour sa cousine Nora, la première femme de sa vie. La deuxième, Aïda, une prostituée, l’initia aux plaisirs de la chair. La troisième, Louise, était la fille de l’homme d’affaires qui comptait l’emmener jusqu’au titre de champion de France de sa catégorie. Puis surgit Irène. Femme libre, indépendante et fière. Elle lui apprit que la vraie passion ne pouvait s’épanouir que dans la confiance absolue et le respect mutuel. Mais comme toujours chez Yasmina Khadra, la vie ne rend pas toujours justice à ceux qui s’aiment… Dans une superbe évocation de l’Algérie de l’entre-deux-guerres, Yasmina Khadra met en scène, plus qu’une éducation sentimentale, le parcours obstiné d’un homme qui n’aura jamais cessé de rester fidèle à ses principes, et qui ne souhaitait rien de plus, au fond, que maîtriser son destin. »

Avec ce roman, je me réconcilie un peu avec Yasmina Khadra. Mes amis et mes lecteurs savent combien j’apprécie cet auteur, que je considère être des plus grands, dans son domaine. Il faut dire qu’un L’Olympe des infortunes, L’Equation africaine et son recueil de nouvelles Les Chants Cannibales, j’étais resté sur ma faim, je n’avais pas retrouvé ce truc qui fait qu’on ne lâche pas le livre de la première à la dernière phrase.

Avec Les anges meurent de nos blessures, Yasmina Khadra renoue avec son inspiration, semble avoir retrouvé son livre de recette qui fait que la mayonnaise prend. L’histoire se passe à l’ouest algérien, dans cette partie de l’Algérie que l’auteur connait bien, pour y avoir grandi, dans une période que l’auteur semble apprécier beaucoup, celle de l’entre deux guerres.

Comme à son habitude dans ce type de roman, l’auteur met du temps à planter le décor, à construire ses personnages, à tisser les liens entre eux, à les aimer ou les détester, et c’est un peu sa force à Khadra, que de nous influencer, en nous faisant aimer, à nous attacher à ces personnages. Il nous emmène dans l’univers de la boxe, là par contre, je me suis demander pourquoi, mais bon ça n’a rien de péjoratif en soi. J’ai trouvé ça juste un peu insolite.

Sinon, le livre est plein de sensualité. L’amour et l’amitié occupent une grande place dans le livre, comme dans l’œuvre de l’auteur. Trois femmes occupent successivement le cœur du personnage, à des degrés croissants, et avec chacune d’elles, Turambo le boxeur va faire son apprentissage de la vie amoureuse. Turambo, qui n’est que la manière algérienne de dire Arthur Rimbaud, va naitre dans la bassesse, côtoyer les hauteurs jusqu’à flirter avec les étoiles, pour faire une chute icarienne. Khadra qui nous avait habitué à des fins tragiques fortes, y est allé un peu avec le dos de la cuillère cette fois, la fin que je trouve trop facile, manque de recherche et d’originalité.

Le plaisir que m’a rapporté ce livre, a été aussi un peu « gâché » par une sortie médiatique pour le moins insolite de son auteur, et qui concerne sa candidature à la présidentielle algérienne, prévue si tout va bien en avril 2014. Il a tout a fait le droit de s’y présenter, la constitution l’y autorise, mais… le mais est grand, je pense qu’il va falloir que j’y réfléchisse un peu.

Vous l’aurez plus au moins donc compris, je ne vous dirais pas votez Khadra, mais au moins, prenez le temps et le plaisir de le lire. Son travail romanesque lui, vaut très bien le détour. Son travail politique reste à découvrir, pour le moment, ses sorties médiatiques ne nous apprennent pas grand chose de ses orientations politiques, et ça manière d’en parler laisse croire qu’il n’en a pas, d’orientations politiques. Bon, je m’arrête ici, je n’aime pas faire des préjugés, attendons de voir!!

yasmina khadra

Fiche du roman: Les anges meurent de nos blessures de Yasmina Khadra


Les-anges-meurent-de-nos-blessures_2675Titre: Les anges meurent de nos blessures

Auteur: Yasmina Khadra

Edition: Casbah éditions Algérie (403 pages)

Date: aout 2013

ISBN: 978-9947-62-008-3

Quatrième de couverture: « Il se faisait appeler Turambo, du nom de son village qu’un glissement de terrain avait rayé de la carte. Il était né dans l’Algérie coloniale des années 20, et son destin était écrit d’avance : il serait misérable. Mais il était beau, vigoureux, ardent et doté d’un trait de caractère assez rare : la candeur. Cette fraîcheur lui attirait des sympathies immédiates et, grâce à ce don, il put franchir les portes du monde des Français, interdit aux Arabes. Car il possédait de plus une force surprenante dans le poing gauche, capable d’allonger d’un coup ceux qui se trouvaient sur son passage. C’est ainsi qu’il attira l’attention des professionnels de la boxe. Ses succès sur le ring lui apportèrent gloire et argent. Mais comme tous les coeurs purs, il détestait la violence et rêvait d’amour. Dans sa culture, une femme heureuse était une épouse fidèle, féconde et dévouée. Il nourrit d’abord une passion secrète pour sa cousine Nora, la première femme de sa vie. La deuxième, Aïda, une prostituée, l’initia aux plaisirs de la chair. La troisième, Louise, était la fille de l’homme d’affaires qui comptait l’emmener jusqu’au titre de champion de France de sa catégorie. Puis surgit Irène. Femme libre, indépendante et fière. Elle lui apprit que la vraie passion ne pouvait s’épanouir que dans la confiance absolue et le respect mutuel. Mais comme toujours chez Yasmina Khadra, la vie ne rend pas toujours justice à ceux qui s’aiment… Dans une superbe évocation de l’Algérie de l’entre-deux-guerres, Yasmina Khadra met en scène, plus qu’une éducation sentimentale, le parcours obstiné d’un homme qui n’aura jamais cessé de rester fidèle à ses principes, et qui ne souhaitait rien de plus, au fond, que maîtriser son destin. »

yasmina khadraà bientôt pour le billet de lecture!!

Les Chants cannibales des Yasmina Khadra


Auteur :Yasmina Khadra

Titre : Les Chants cannibales

Edition : CASBAH Editions, 2012 (205pages)

Quatrième de couverture: « L’espère que Les Chants cannibales traduiront la palette de mon écriture qui change en fonction des atmosphères et des rythmes que j’essaye d’articuler autour de mes personnages. Mes nouvelles n’ont pas la même structure ni les mêmes ton. C’est une façon, pour moi, de domestiquer mes sujets et de bousculer ma vocation de romancier jusque dans ses derniers retranchements. Du lyrisme à la sécheresse du ton, je m’applique  à restituer les émotions et les états d’âme sans lesquels aucune trame n’a de raison d’être »

Désormais, Yasmina Khadra perd sa verve. Du moins, je suis de plus en plus déçu par ses dernières publications. Depuis L’Olympe des infortunes, son inspiration n’aboutit plus vraiment, malgré que son style reste le même.

Parmi les nouvelles de ce livre, j’en avais déjà lu une, intitulé La longue nuit d’un repenti, parue en France aux éditions du Moteur en 2010. Je m’étais posé la question sur l’intérêt d’avoir publié une telle nouvelle, seule.

Ces nouvelles, me semble-t-il, sont issu d’un effort de l’auteur dont le résultat est mitigé. Certaines sont bonnes, comme El Aar, ou l’Incompris, mais les autres semblent manquer d’intérêt. Car il en va du sens de ce style littéraire qu’est la nouvelle. La résolution d’une problématique, l’aboutissement d’un postulat. Quand une nouvelle ou deux manquent à cette structure, ça passe, mais là, c’est la quasi majorité des nouvelles qui en sont dépourvue. Cependant, je pressens une certaine inspiration et influence de sa vie personnelle dans cette œuvre.

Il y a un élément qui commence à me lasser dans le style de Khadra, notamment dans ces descriptions, où ils usent avec abus d’adjectifs grandiloquents et de démesures. Aussi, manque-t-il d’inspiration?

Je suis peut être dur dans mes propos, mais je me permets d’être exigeant envers cet auteur que j’apprécie beaucoup, et m’a habitué à plus grand talent, à des livres plus fulgurants. Je peux citer, Les Hirondelles de Kaboul, Ce que le jour doit à la nuit, Les Agneaux du seigneur, A quoi rêvent les loups, ainsi que les polars avec leur personnages du commissaire Llob, qui me manque beaucoup.

L’équation africaine de Yasmina Khadra


Auteur :Yasmina Khadra

Titre : L’équation africaine

Edition : Médiaplus éditions 2011

Quatrième de couverture: « Médecin à Francfort, Kurt Krausmann mène une existence ordinaire, limitée à ses allers-retours entre son cabinet de consultation et son appartement bourgeois. Jusqu’au drame familial qui va le précipiter dans le désespoir. Afin de l’aider à surmonter son chagrin, son meilleur ami, Hans, un riche homme d’affaires versé dans l’humanitaire, lui propose de l’emmener sur son voilier jusque dans les Comores, pour les besoins d’une bonne cause. Au large des côtes somaliennes, leur bateau est assailli par des pirates. Kurt et Hans sont enlevés puis transférés dans un campement clandestin. Dans leur geôle improvisée, se trouve déjà Bruno, un otage français que tout le monde semble avoir oublié, et qui tente péniblement de concilier sa passion pour le continent africain avec l’angoisse de sa captivité. Une détention à l’issue incertaine, des conditions de vie innommables, une promiscuité dangereuse avec des mercenaires sans pitié, c’est le début d’une descente aux enfers dont personne ne sortira indemne. Mais parce que le drame est propice aux revirements de situation, c’est aussi pour Kurt le début d’une grande histoire d’amour.En nous offrant ce voyage saisissant de réalisme, qui nous transporte, de la Somalie au Soudan, dans une Afrique orientale aux multiples contradictions – tour à tour effrayante, irrationnelle, sage, fière, digne et infiniment courageuse -, Yasmina Khadra confirme une fois encore son immense talent de narrateur. Construit et mené de main de maître, ce roman décrit la lente et irréversible transformation d’un Européen, dont les yeux vont, peu à peu, s’ouvrir à la réalité d’un monde jusqu’alors inconnu de lui. Un hymne à la grandeur d’un continent livré aux pires calamités. « 

L’adepte de Khadra que je suis, a été déçu cette fois ci. Certes le style Khadra est toujours beau, la sensibilité militante et (c’est nouveau!) optimiste, mais quelque chose cloche avec ce roman. Khadra (ou est-ce moi) est passé à côté cette fois. Quelques maladresses et beaucoup de clichés ont eu raison ( à mon avis) de roman. Moi qui connait beaucoup d’africains subsahariens, aucun d’eux n’a vu ni crocodile ni lion. L’africain maintenant vit en ville, et se déplace en voiture, ne vit plus dans la savane, et ne saute pas d’arbre en arbre en s’accrochant aux lianes. Khadra ne va pas jusqu’à dire ça, mais s’y approche beaucoup. Le tableau de l’Afrique qu’il dessine me semble très caricatural. Certes, il n’aborde que la Somalie et le Soudan, est doivent être parmi les pays africains les moins développés, cependant, je trouve qu’il est trop tombé dans la caricature.
La plume de Yasmina Khadra est d’habitude trempé dans le tragique, et avec brio. Au début de ce roman, c’est du Khadra comme on le connais, noir et surprenant, comme je l’aime, mais petit à petit, voulant peut être être moins tragique, le mécanisme de cet auteur d’habitude si efficace déraille. La fin en happy-end vire à l’eau de rose. J’ai été surpris plus d’une fois, mais d’une manière beaucoup moins agréable que de coutume.

Je ne déconseille pas ce livre pour autant. Car, malgré ses maladresses, sa lecture facile est  (+\-) agréable, on ne s’ennuie pas vraiment.

Yasmina Khadra est né en 1955 dans le Sahara algérien.
Il est aujourd hui connu et salué dans le monde entier où ses romans, notamment À quoi rêvent les loups, L Écrivain, L Imposture des mots, Cousine K sont traduits dans 40 pays. L Attentat a reçu, entre autres, le prix des libraires 2006, le prix Tropiques 2006, le grand prix des lectrices Côté Femme et est actuellement en cours d adaptation cinématographique.
Ce que le jour doit à la nuit – Meilleur livre de l année 2008 (Lire), prix France Télévisions 2008, prix des lecteurs de Corse – sera également porté à l écran par Alexandre Arcady.

Les hirondelles de Kaboul de Yasmina Khadra


Auteur : Yasmina Khadra

Titre: Les hirondelles de Kaboul

Edition: Pocket 2004

Quatrième de couverture:« Dans les ruines brûlantes de la cité millénaire de Kaboul, la mort rôde, un turban noir autour du crâne. Ici, une lapidation de femme, là un stade rempli pour des exécutions publiques. Les Taliban veillent. La joie et le rire sont devenus suspects. Atiq, le courageux moudjahid reconverti en geôlier, traîne sa peine. Toute fierté l’a quitté. Le goût de vivre a également abandonné Mohsen, qui rêvait de modernité. Son épouse Zunaira, avocate, plus belle que le ciel, est désormais condamnée à l’obscurité grillagée du tchadri. Alors Kaboul, que la folie guette, n’a plus d’autres histoires à offrir que des tragédies. Quel espoir est-il permis ? Le printemps des hirondelles semble bien loin encore… »

 

Dans ce roman explose la force tragédienne de l’auteur. Lui qui a combattu le terrorisme islamiste, lui qu’on accuse de tant de tords, il faut bien le dire, il connait bien son sujet. Dans une écriture bien maitrisée, il dessine des destins brisés, des survivances cacochymes se débattant sans force et avec ce qu’il leur reste de convictions, contre une guerre infinie et une doctrine talibane inhumaine.Dès le début, on sent que le bout du tunnel n’est pas visible.

J’aime beaucoup le style noir de Yasmina Khadra, son sens du tragique. Les happy-end, ce n’est pas son truc, et ça donne beaucoup de réalisme à son œuvre. Les Hirondelles de Kaboul est un roman que je conseille à tous.

 

Lu précédemment du même auteur et commentés:

Ce que le jour doit à la nuit

La longue nuit d’un repenti

El Kahira, cellule de la mort


Ce que le jour doit à la nuit de Yasmina Khadra


Auteur : Yasmina Khadra

Titre: Ce que le jour doit à la nuit

Edition: Sedia éditions 2008 (pour l’édition en Algérie)  (518 pages)

Quatrième de couverture: « « Parfois, mon oncle recevait des gens dont certains venaient de très loin; Des Arabes et des Berbères, les uns vêtus à l’européenne, les autres arborant des costumes traditionnels. C’était des gens importants, très distingués. Ils parlaient tous d’un pays qui s’appelait l’Algérie; pas celui que l’on enseignait à l’école ni celui des quartiers huppés, mais d’un autre pays spolié, assujetti, muselé et qui ruminait ses colères comme un aliment avarié – l’Algérie de Jenane Jato, des fractures ouvertes et des terres brûlées, des souffre-douleur et des portefaix… un pays qu’il restait à redéfinir et où tous les paradoxes du monde semblaient avoir choisi de vivre en rentiers. »

Ce que le jour doit à la nuit est un roman merveilleux. Ce livre qui a failli s’appeler Le Baiser et la morsure, est l’histoire des amours impossibles, entre un algérien et une française, des amitiés difficiles, entre un petit algérien né dans l’Algérie colonisée les années 1930, et trois autres gamins. Un Juif, un corse et un français de souche, si on veut les catégoriser ainsi, mais eux, se considèrent algériens, et seulement algériens.

Ces quatre enfants vivent une amitié extraordinaire au début. Puis surgit Emilie. Cette fille belle et séduisante attise toutes les convoitises, et les quatre jeunes en sont épris. Leur amitié tiendra-t-elle le coup ? Qui sera l’heureux élu ? Sera-t-il vraiment heureux cet élu ? Ce qui est sûr, l’arrivée d’Emilie va perturber le groupe d’amis.

Le petit garçon sera tiraillé par une multitude de courants. Identitaires d’abord. Younes (c’est son nom), est appelé Jonas dans le milieu où il grandit. Son père trop pauvre pour lui assurer un avenir, le confie à son frère pharmacien. Celui-ci vit dans une certaine aisance, bien intégré dans la société coloniale, marié à Germaine, une française d’Algérie. Younes devient Jonas, et ses yeux bleus et sa famille adoptive l’aident à bien s’intégrer. Mais il n’est pas aveugle, il voit les inégalités dont souffrent les siens, les colonisés. Le dilemme grandit à mesure que les années passent. Et les problèmes aussi. Par peur de gâcher ses amitiés, il s’abstient de s’engager dans l’amour qui lui tend les bras. Mais il y a surtout ce secret qui lui pèse, cette promesse. Jonas finit par se retrouver seul, accablé par le chagrin, se sent rejeté, bien qu’il n’ait rien fait. Et c’est peut être ça la source de ses soucis, peut-être aurait-il valu mieux qu’il agisse !

Yasmina Khadra confirme ici ses talents de conteur. L’émotion vous prend à la gorge, le cœur accélère et la respiration halète au rythme des pages qui défilent et des évènements. Ce roman est de ceux qu’on a du mal à fermer avant de l’avoir fini.

Yasmina Khadra est un auteur très talentueux, qui déchaine les passions et multiplie les détracteurs, surtout en Algérie, et auprès des algériens vivant en France. Son passé de commandant dans l’armée algérienne, et le poste de directeur du centre culturel algérien de Paris, offert par le président Bouteflika en sont pour beaucoup. En effet, ces postures lui ont valu bien des désagréments. Parmi mon entourage direct, dans ma famille ou parmi mes camarades à l’université, la femme d’un ami à moi…, beaucoup ne l’aiment pas, sont sûr qu’il a un nègre, qu’il fait du plagiat… Le point commun de toutes ces personnes est qu’ils ne lisent jamais, qu’ils n’ont pas lu Khadra, et qu’ils rapportent des choses qu’ils ont entendues de ci de là, sans vraiment savoir ce qu’il en est.

La plus grave des accusations, dit que Yasmina Khadra a, en écrivant ce livre, plagié un autre livre intitulé Les amant de Padovani écrit par Youcef Driss, livre dans lequel cet auteur raconte dans un style assez moyen, une histoire d’amour, vraie celle-ci, avec des photos de l’époque et tout le tintouin, d’un couple, un algérien et une française. On est allé jusqu’à dire que la couverture du livre est plagiat d’une des photos du roman de Youcef Driss. Cette photo montre une femme de dos, portant un chapeau avec un ruban qui flotte dans le vent. Les photos qu’on trouve dans les amants de Padovani montrent, elles, le couple dont il est question dans le roman, sur une plage, ou attablés sur une terrasse.  Un certain Karim Saroub a écrit sur son blog une analyse de Ce que le jour doit à la nuit, analyse très détaillé où il essaie de démontrer « preuves à l’appui », le plagiat. J’ai lu les Amants de Padovani et été choqué par la virulence de ce Saroub, dont les arguments s’avèrent ridicules. Le point commun entre ces deux livres est qu’ils traitent tous les deux d’histoire d’amour impossible entre un algérien et une française, durant l’Algérie coloniale, de l’inégalité entre deux peuple, l’un vivant sur l’autre, dans les mêmes terres. De là à parler de plagiat, il y a vraiment un monde. Peut-on accuser José Camilo Cela d’avoir plagié L’Etranger d’Albert Camus en écrivant La Famille de Pascal Duarte ? Peut-on accuser de plagiat un auteur parce que son livre parle d’un sujet qu’un autre auteur a évoqué avant lui ? Je ne crois pas.

 

Cela fait des mois que j’avais envie de relire ce roman de Yasmina Khadra, qui est peut être son meilleur, et qui parmi toute son œuvre, constitue selon moi, une partie particulière.

En effet, l’œuvre de Khadra comprend deux parties. Les polars, avec les enquêtes du commissaire Brahim Llob, à savoir Morituri, Double Blanc, L’Automne des chimères, Le Dingue au bistouri et La part du mort qui fut couronné par le Prix du Polar 2006. L’autre partie de son œuvre traite du combat éternel entre le bien et le mal, le mal à travers la folie humaine, une folie destructrice, fanatique et irréfléchie, et souvent tragique, brutale et sanglante. Cette partie est composée de sa trilogie « orient-occident » à savoir l’Attentat, Les Sirènes de Bagdad et les Hirondelles de Kaboul, ainsi que d’autres romans, dont les histoires se passent en Algérie, A quoi rêvent les loups, Les agneaux du seigneur et Cousine K. L’Ecrivain et L’Imposture des mots, sont deux romans que je considère comme didactiques, dans le sens qu’ils abordent la vie de l’auteur, donc autobiographiques, son histoire et ses  pensées.

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